Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/56

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Donc Angéline était là un soir de souper, multipliant les « t’épatant ! » et fort impressionnée d’un tel luxe, dont n’avaient pu lui donner qu’une vague idée les quelques chambrettes d’étudiants distraitement traversées par elle.

Mais rien, désormais, ne l’étonnait plus dans cette peu sardanapalesque garçonnière qui, à travers les mirages de deux ou trois verres de champagne, lui semblait un palais féerique. Et, confiante, elle se laissait raconter, par son voisin de table, qu’au dessert le toit s’ouvrirait, laissant pleuvoir sur les convives une averse de pièces d’or et de roses.

Après le souper, on passa au salon. Un poète se mit à réciter des vers. « T’épatant ! » disait Angéline.

Il faut savoir que l’ami Gaëtan avait sur le confort des idées très particulières. Par exemple, il ne comprenait pas que, par dédain ou par oubli, les architectes dans leurs constructions négligeassent certain réduit, mais comment dire ? eh ! ma foi, oui, certain réduit où les rois eux-mêmes vont à pied. — Pourquoi, s’écriait-il avec une éloquence convaincue, faire un cachot étroit et noir de l’endroit qui devrait au contraire être embelli et égayé par tous les raffinements de l’art ? N’est-ce pas là que les plus fous méditent au moins quelques minutes dans leur journée ? N’est-ce pas là