Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/86

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souvent ivre, il n’y avait pas de cheminée sous le manteau de laquelle on pût, ce qui en résumé constitue encore un plaisir, s’asseoir, pour songer, dans les cendres.

Et si une bonne fée, la fée marraine fût venue, c’eût été bien inutilement ; car le jardin n’existant pas, elle n’y eût trouvé ni la grosse citrouille qui, d’un simple coup de baguette, devient un carrosse doré, ni derrière un arrosoir, les six lézards qui deviennent soudain six laquais chamarrés et reluisants.

Quant aux souris de la souricière, quant au gros rat destinés à se transformer en attelage pommelé et en grand laquais à moustaches, il y a beau temps, hélas ! qu’ils ne quittaient plus l’égout ni le grenier voisin pour visiter une maison capable d’attendrir toute une bande de voleurs tant elle n’offrait rien à frire.

D’ailleurs Béberte, n’ayant jamais été baptisée, ne se savait pas de marraine ; et, n’ayant jamais rien lu, pas même le Petit Journal, elle ignorait profondément qu’il existât quelque part de bonnes fées contentes aussi de veiller sur les jeunesses malheureuses.

Une fée vint pourtant, la fée Misère, fée parisienne et de bon conseil, plus secourable qu’on ne croit aux artisans ingénieux, aux jolies filles et aux poètes. Elle connaissait bien Béberte et l’aimait depuis son berceau.

Ce jour-là le père n’était pas rentré et Béberte