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Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/20

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Ah ! je me meurs. En effet, après s’être branlés avec une ardeur extrême, ils demeurèrent comme immobiles. Elle avoit ses jambes et ses bras étendus, tout son corps étoit de même abattu ; alors certes je crus qu’elle étoit morte ; mais je fus bientôt rassurée ; mon cousin se tourna de côté, et sa femme prit sa chemise, comme si elle se fût éveillée d’un sommeil. Elle fit tourner son mari, lui essuya son membre, qui étoit devenu petit et ridé et ne sembloit plus le même ; puis elle le baisa au ventre et partout, ce qui me fit juger qu’elle n’étoit morte que de plaisir.

JULIE.

Mais quoi ! c’étoit tout ce que tu pensais alors ? Et tu ne te sentois pas autrement émue à un tel spectacle ?

MAGDELON.

Oh, ma chère Julie, je me trouvois dans cette occasion dans un état de fureur, tant j’avois de démangeaison d’expérimenter un semblable plaisir. Pendant tout le tems que je le vis faire, je tins toujours les doigts dans mon affaire, je me frottois du mieux que je pouvois et je m’imaginois si vivement les plaisirs qu’ils goûtoient ensemble, qu’il me sembloit des momens que j’étois là et que j’y prenois part. Ma mère vint et nous nous couchâmes ; mais je ne pus dormir, heureuse encore qu’elle ne s’aperçut de