Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/24

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cotte, et commença de me le mettre dedans. Il ne le fit pas entrer tout cette fois, quoiqu’il me tint les mains aux fesses et qu’il me poussa fortement. Quand il eut achevé je me sentis mouillée ; j’essuyai mon affaire et nous continuâmes à nous caresser plus que jamais. Dans un moment il voulut retourner au divertissement, et parce qu’il n’avoit pas pu enfoncer tout à fait la première fois, à cause que j’étais encore peu ouverte et que nous étions mal postés, il voulut essayer d’une autre manière ; il me leva la jambe gauche sur son côté droit et poussa ainsi un peu plus avant que la première fois, mais non pas fort profond. Il se força pourtant à ces deux coups jusqu’à ne pouvoir plus rien faire. Nous nous séparâmes avec promesse de nous voir le lendemain. Je m’allai coucher avec une joie que je ne pourrois exprimer, et je reconnus bien alors qu’il n’y a rien dans la vie de si doux que le plaisir que la femme goûte quand un homme la baise. Il m’eut été impossible de penser à autre chose quand je l’aurois voulu.

JULIE.

Vraiment, je n’ai pas de peine à croire ce que tu me dis là. Je compte tout ce qu’on appelle plaisirs pour rien en comparaison de celui qu’on a aux tendres embrassements. Mais ton union continua-t-elle avec le fils du docteur ?

MAGDELON.

Le lendemain à la même heure, nous nous trouvâmes