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Page:Arétin - La Puttana errante, 1776.djvu/30

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tout son cœur ? — Je le croirois d’un autre, lui dis-je, mais non pas de vous. — Oh ! ma chère, me dit-il en s’approchant, si vous vouliez n’aimer, je ne vous laisserais rien à craindre de l’amour que j’ai pour vous. Je ne lui répondis rien à ces paroles, et je m’apercevois que son affaire élevoit ses habits ; cela me mettoit en belle humeur. Il me porta une main à la gorge, je ne lui résistai pas ; de l’autre main il m’embrassa et me fit des baisers à la bouche et aux tettons. Ensuite il me jeta sur le lit et me porta en même temps la main à la cuisse ; je résistai, mais foiblement ; enfin, il me coucha, m’ouvrit les cuisses et mit son membre dedans. Il l’avoit beaucoup plus gros que son ami, et je m’imaginai, en le voyant ainsi, qu’il m’aideroit beaucoup à passer pour pucelle par la peine qu’il auroit d’entrer. En effet, je fis quelques grimaces de crier, et il fut persuadé qu’il étoit le premier. Je t’avoue, ma chère, que je n’avois point encore goûté tant de plaisir qu’à ce coup, parce qu’il entra fort à l’étroit et de grande force. J’eus bien de la peine à me tenir ferme et à me contraindre de ne pas hausser les jambes : il falloit le faire pourtant, parce qu’autrement j’aurois paru savante dans le métier. Quand je le vis sur moi et qu’il étoit déjà engagé, je lui criai : Cousin, que faites vous ? Votre femme ne m’aimera plus. — Elle n’en saura rien mon cœur, me disoit-il, et il poussoit toujours et avec beaucoup plus de vigueur que l’autre. Quand il eût achevé, il me retint entre ses bras du côté droit, et après m’avoir tâtée quelque tems, il m’approcha fortement