Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/294

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ne donnait prise qu’à une seule difficulté. La chambre obscure, comme une lunette ordinaire, doit être mise au point, suivant l’éloignement des objets. Quand ces objets se rapprochent, il est indispensable d’écarter le tableau de la lentille ; un mouvement contraire devient nécessaire si les objets s’éloignent. Conserver aux images toute la netteté désirable sans changer la position de la surface qui les reçoit, est donc impossible, à moins toutefois que la courbure de la lentille ne puisse varier : qu’elle s’accroisse quand on vise à des objets voisins, qu’elle diminue pour des objets éloignés.

Parmi ces divers modes d’obtenir des images distinctes, la nature a fait inévitablement un choix, car l’homme peut voir avec une grande netteté à des distances fort dissemblables. La question ainsi posée a été pour les physiciens un vaste sujet de recherches et de discussions ; de grands noms figurent dans ce débat.

Kepler, Descartes… soutiennent que l’ensemble du globe de l’œil est susceptible de s’allonger et de s’aplatir.

Poterfield, Zinn… veulent que la lentille cristalline soit mobile ; qu’au besoin elle puisse aller se placer plus ou moins loin de la rétine.

Jurin, Musschenbroeck… croient à un changement dans la courbure de la cornée.

Sauvages, Bourdelot… font aussi intervenir une variation de courbure, mais dans le cristallin seulement. Tel est aussi le système de Young. Deux mémoires dont notre confrère fit successivement hommage à la Société royale de Londres, en renferment le développement complet.