Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/514

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thèque et les meubles de Heathfield, dans l’état où l’illustre ingénieur les laissa. Une autre propriété bordant les rives pittoresques de la rivière Wye ( pays de Galles ), offre aux voyageurs des preuves multipliées du goût éclairé de Watt et de son fils, pour l’amélioration des routes, pour les plantations, pour les travaux agricoles de toute nature.

La santé de Watt s’était fortifiée avec l’âge. Ses facultés intellectuelles conservèrent toute leur puissance jusqu’au dernier moment. Notre confrère crut une fois qu’elles déclinaient, et, fidèle à la pensée qu’exprimait le cachet dont il avait fait choix ( un œil entouré du mot observare ), il se décida à éclaircir ses doutes en s’observant lui-même ; et le voilà, plus que septuagénaire, cherchant sur quel genre d’étude il pourrait s’essayer, et se désolant de ne trouver aucun sujet vierge pour son esprit. Il se rappelle, enfin, qu’il existe une langue anglo-saxonne, que cette langue est difficile, et l’anglo-saxon devient le moyen expérimental désiré, et la facilité qu’il trouve à s’en rendre maître lui montre le peu de fondement de ses appréhensions.

Watt consacra les derniers moments de sa vie à la construction d’une machine destinée à copier promptement et avec une fidélité mathématique les pièces de statuaire et de sculpture de toutes dimensions. Cette machine, dont il faut espérer que les arts ne seront pas privés, doit être fort avancée. On voit plusieurs de ses produits, déjà fort satisfaisants, dans divers cabinets d’amateurs de l’Écosse et de l’Angleterre. L’illustre ingénieur les avait présentés gaiement, comme les premiers essais d’un