Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/177

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d’abord le faisceau réfléchi, ensuite le faisceau transmis, la plus grande différence d’intensité entre les images ordinaire et extraordinaire sera la même dans les deux cas, puisque cette plus grande différence est précisément égale à la quantité de lumière polarisée qui, dans le faisceau analysé, se trouve mêlée à de la lumière commune (voir page 160). Cette comparaison des images fournies par les lumières réfléchies ou transmises, cette égale différence de deux faisceaux d’intensités totalement dissemblables, seraient si difficiles à saisir, qu’on ne peut pas même songer un instant à vérifier la loi par ce procédé. Voici une méthode indirecte, qui conduit au résultat très-simplement et avec toute l’exactitude désirable.

Qu’on suppose un rayon de lumière complétement polarisée tombant sous l’incidence perpendiculaire sur une plaque biréfringente dont la section principale fasse un angle connu avec le plan de polarisation du rayon. Qu’on admette que la plaque biréfringente taillée parallèlement à l’axe du prisme hexaèdre soit trop peu épaisse pour séparer les deux rayons transmis. Si la loi du carré du cosinus est vraie, l’image ordinaire n’en sera pas moins quant à l’image extraordinaire, elle aura pour intensité Mais les deux images ordinaire et extraordinaire sont polarisées rectangulairement, et l’on sait que des quantités égales de lumières polarisées à angles droits forment de la lumière naturelle. Il y a donc dans le rayon transmis de lumière naturelle. Par suite il ne reste de lumière polarisée que Donc le rapport de la pro-