Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/194

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d’une exécution facile pour graduer expérimentalement le polarimètre. De là les moyens de résoudre une foule de questions de photométrie et d’optique qui ne seraient pas même abordables sans le secours de cet instrument : par exemple la détermination de la hauteur des nuages isolés qui se montrent si souvent dans un ciel serein, d’après la lumière partiellement polarisée qui correspond au nuage ; résultat paradoxal, pour le dire en passant, car l’observation de toute distance semble exiger impérieusement la mesure d’une base et les observations faites aux deux extrémités.

Grâce à l’extrême précision des méthodes que fournit la loi du carré du cosinus, j’ai pu amener à une solution définitive cette question astronomique si souvent posée et si diversement résolue : le bord et le centre du Soleil sont-ils également lumineux ?

L’hémisphère de la Lune visible de la Terre présente des parties très-brillantes et d’autres parties obscures qu’on a appelées improprement des mers. Quelles sont les intensités comparatives de ces régions, douées d’une puissance de réflexion si dissemblable ? Le problème a pu être posé, mais jamais on ne l’a résolu. On verra que sa solution découle d’une manière très-simple d’un emploi judicieux de la loi du carré du cosinus.

Enfin, à l’aide de cette même loi, on détermine l’intensité comparative de la lumière lunaire provenant du Soleil, et de la lueur cendrée provenant de la Terre. On saura donc expérimentalement quelle est l’intensité comparative du Soleil et de la Terre, celle-ci étant considérée comme planète réfléchissant la lumière solaire. On saura