Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/236

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qu’il suffira d’un ou deux jours d’expériences pour obtenir les nouveaux résultats, lorsque les miroirs à essayer auront été fournis par les opticiens.

III
prétendue perte de la lumière dans l’acte de la réflexion totale

Lorsqu’un rayon se présente à la deuxième surface d’un verre pour en sortir, il s’éloigne de la perpendiculaire en obéissant à la loi des sinus découverte par Descartes. D’après cette loi le sinus de l’angle du rayon dans l’air est égal au sinus de l’angle dans le verre, multiplié par un nombre plus grand que nombre qu’on appelle l’indice de réfraction. Si l’angle dans le verre est tel que ce produit soit lui-même plus grand que on arrive à ce résultat que le sinus de l’angle que forme le rayon sortant avec la perpendiculaire devrait être plus grand que l’unité, ce qui est impossible. Qu’arrive-t-il dans cette circonstance au rayon sortant ? Pour se conformer à la loi mathématique dont nous venons de parler, le rayon ne sort pas, il reste dans le verre en subissant ce qu’on appelle la réflexion totale.

Dans l’acte de cette réflexion, qu’arrive-t-il ? Le rayon incident se meut-il entièrement dans le verre après s’être réfléchi, comme semble vouloir le dire le mot de réflexion totale, ou s’en éteint-il une partie ? Telle est la question capitale que nous allons examiner.

Cette question a été traitée et résolue par Bouguer. De tous les résultats contenus dans son Traité, il n’y en