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V.
sensibilité du polariscope

Une des premières applications que j’ai cru devoir faire de la loi du carré du cosinus a consisté à apprécier en nombres la sensibilité de mon polariscope. Lorsque l’instrument reçoit de la lumière complétement polarisée, les lunules sont teintes des plus vives couleurs. Lorsque cette lumière au contraire est neutre, on ne voit aucune trace de coloration. Il restait à déterminer quelle proportion de lumière polarisée mêlée à la lumière neutre donnerait une coloration appréciable. Voici comment cette évaluation a été obtenue :

Un faisceau de lumière polarisée par réflexion ayant été transmis à travers une lame de cristal de roche à peu près parallèle à l’axe, on fit tourner cette lame jusqu’à ce que le polariscope n’accusât aucune coloration. La section principale de la lame de cristal formait alors un angle de avec le plan de réflexion. Cela fait, on fit tourner la lame, à droite et à gauche de cette position, d’abord jusqu’à ce que les lunules présentassent des traces de coloration qui n’auraient échappé à aucun regard ; ensuite, jusqu’à ce que ces colorations fussent manifestes pour un œil exercé.

Dans le premier cas, la lame, depuis l’excursion de gauche jusqu’à l’excursion de droite, s’était déplacée d’un degré. Un demi-degré était donc l’angle dont la lame devait tourner, à partir de l’azimut de , pour donner naissance à une coloration très-marquée.