Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/245

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constata ainsi, dans trois ou quatre épreuves faites à différents jours, que l’ouverture correspondant au centre d’une image était plus brillante que l’ouverture correspondant au bord de l’autre. En diminuant l’ouverture de l’objectif qui fournissait l’image du centre jusqu’à ce que cette image lui parût égale à l’autre, il arriva à cette proportion : l’intensité de la portion centrale du Soleil est à l’intensité d’une portion située aux trois quarts du rayon, à partir du centre, comme 48 est à 35. L’auteur avoue qu’il aurait dû répéter ces observations un plus grand nombre de fois ; « mais, dit-il, il est toujours certain que le Soleil est moins lumineux dans les endroits de son disque qui sont plus éloignés du centre. »

Lambert a adopté, dans sa Photométrie, une opinion directement opposée à celle de Bouguer. Au commencement du chapitre ii (no 73), il dit en termes formels :

« La surface du Soleil nous présente partout le même éclat ; il n’y a personne qui ne convienne de ce fait. »

MM. Airy et Herschel, au contraire, admettent avec Bouguer que le bord du Soleil est moins lumineux que le centre.

Voici ce que dit Herschel dans la deuxième édition de son Traité d’astronomie (no 395, page 234) :

« Lorsqu’on regarde le disque entier du Soleil avec un télescope d’un grossissement assez modéré pour permettre cette observation, et à travers un verre noir qui laisse voir le disque tout à l’aise, il est tout à fait évident que les bords du disque sont beaucoup moins lumineux que le centre. On s’assure que ce n’est point là le résultat d’une illusion, en projetant l’image du Soleil sur une feuille de