Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/255

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du pointillé que des observations exactes ont signalé dans toutes les parties du disque solaire.

Tous les phénomènes que présente l’observation de la surface du Soleil s’expliquent parfaitement : 1o lorsqu’on imagine que cet astre est formé d’un noyau obscur, entouré à une certaine distance d’une atmosphère quelque peu opaque et réfléchissante, comparable à l’atmosphère terrestre lorsque celle-ci est le siége d’une couche continue de nuages opaques et réfléchissants ; 2o lorsqu’on place, au-dessus de cette première couche, une seconde atmosphère lumineuse, une photosphère qui détermine par son contour les limites visibles de l’astre ; 3o lorsqu’on admet une troisième atmosphère diaphane, rendue manifeste par les couronnes lumineuses et les protubérances détachées de la surface solaire qu’on aperçoit pendant les éclipses totales de l’astre radieux.

La possibilité de l’existence de cette troisième atmosphère a été dédaigneusement rejetée par un membre de l’Académie, d’après des motifs qui ne me paraissent avoir aucune valeur. L’académicien en question parle de comètes qui ont passé librement dans la région circumsolaire où les protubérances apparaissent pendant les éclipses.

MM. Laugier et Mauvais ont en effet déduit de leurs calculs que la comète de 1843 avait presque rasé[1] la surface solaire, mais ces deux savants étaient trop bons logiciens pour avoir prétendu tirer des observations faites après ce passage, aucune conséquence sur les modifica-

  1. 1. Astronomie populaire, t. II, p. 325.