Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/274

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opérer séparément sur les rayons émis par chaque point du bord. Réunissons, au contraire, par la pensée, dans un faisceau unique les rayons partant de tout le contour de l’astre, et ces rayons, quoiqu’ils puissent être polarisés, comme émanant d’un corps solide ou liquide, formeront, par compensation, un faisceau neutre. Ainsi, les rayons provenant de l’extrémité orientale du diamètre horizontal de l’astre seront neutralisés par les rayons venant de l’extrémité septentrionale du diamètre vertical, et les rayons venant de l’extrémité ouest du diamètre horizontal seront neutralisés par les rayons venant de l’extrémité sud du diamètre vertical ; et ainsi de même pour les autres points du disque situés dans des positions rectangulaires. Cette conception se trouve réalisée dans les étoiles dont le diamètre est insensible. Leur lumière, dans son ensemble, devra sembler neutre quoique les rayons puissent isolément être polarisés.

Mais la chose est différente quand il s’agit d’étoiles changeantes.

En effet, considérons une de ces étoiles qui, après avoir brillé d’un certain éclat, disparaissent presque complétement. Ce changement d’éclat ne peut être expliqué que de trois manières : ou une portion considérable du disque de l’étoile est obscure ; ou un corps opaque vient s’interposer entre l’astre et nous ; ou bien enfin l’étoile extrêmement aplatie a, comme disait Maupertuis, la forme d’une meule.

Dans ce troisième cas, au moment où l’étoile se présenterait par la tranche, les rayons émis formeraient, avec la surface, de très-petits angles, et si cette surface était