Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solide ou liquide les phénomènes de polarisation seraient très-apparents. Si la surface était gazeuse, il n’y aurait pas de polarisation, mais il est vrai de dire que, dans cette hypothèse, l’intensité de l’astre resterait la même qu’il se présentât par la tranche ou par la face.

Dans la seconde supposition, lorsque l’interposition du corps opaque nous cachera, par exemple, la partie occidentale du disque, en laissant visibles les portions extrêmes du diamètre vertical, la polarisation de la lumière émanant de ces portions extrêmes ne sera pas, mathématiquement parlant, compensée par la polarisation rectangulaire de la lumière provenant de l’extrémité orientale du diamètre. Si l’œil, sous ce rapport, pouvait saisir les plus petites différences, on devrait voir des traces de polarisation dans le faisceau total. Ces traces seront surtout apparentes lorsque la portion visible de l’étoile se réduira à une très-petite partie de son contour située à l’orient et à l’occident.

Le même raisonnement s’applique de point en point au cas où la variation de la lumière de l’astre provient de l’obscurité d’une portion considérable de sa surface. L’observation sous ce point de vue de la lumière des étoiles variables, au moment de leur apparition et de leur disparition, est donc très- digne de l’intérêt des astronomes ; et l’on voit comment, par un enchaînement nécessaire, une simple expérience de cabinet se rattache à l’un des problèmes les plus élevés de la philosophie naturelle et permet de le résoudre.

Or l’observation attentive de plusieurs étoiles changeantes faite avec la lunette polariscopique dans toutes