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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/720

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Telle était aussi, sans doute, la pensée de Mallebranche, quand il s’écriait qu’un insecte était beaucoup plus intéressant que l’histoire grecque et l’histoire romaine.

Peut-être trouverez-vous, Messieurs, que la défense n’a pas été proportionnée à l’attaque, que j’ai pris trop au sérieux quelques paroles hasardées, irréfléchies ; mais, je l’avouerai avec franchise, c’est que j’ai répondu non seulement à ce qui s’est dit ici, mais à ce qui se dit ailleurs.

Il y a, je ne désigne personne, il y a chez un grand nombre d’autorités universitaires peu de goût, peu de penchant, peu de bienveillance pour les études scientifiques : il a été dit, non pas ici, mais dans une autre enceinte très-peu éloignée, à l’occasion de cette loi, que les études scientifiques étaient un métier de manœuvre. En parlant d’une école que le monde entier nous envie, dont on copie le nom, quand on ne peut pas l’imiter par le fonds, il a été dit qu’on n’en faisait aucun cas.

C’est en présence de ces critiques que j’ai pensé devoir vous soumettre quelques réflexions : je n’entends en aucune manière nuire aux études littéraires ; mais ce serait, je crois, un grand malheur qu’on parvint à établir un divorce entre deux rameaux qui sont destinés à se fortifier mutuellement. La plus large concession qu’on veuille faire aux sciences, c’est qu’elles servent les intérêts matériels. La concession ne me touche pas : elle était forcée ; ce n’est pas, en effet, avec de belles paroles qu’on fait du sucre de betterave ; ce n’est pas avec des alexandrins qu’on extrait la soude du sel marin.

Il n’est point vrai, au surplus, que les études scienti-