Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/74

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triotes. « M. Earnshaw, dit-il, est actuellement le plus habile constructeur de chronomètres. » Mais les témoignages respectables dont M. le baron s’étaie sont-ils aussi positifs qu’il le dit ? Le Bureau des longitudes de Londres avait été chargé de comparer les garde-temps d’Earnshaw avec ceux d’Emery, d’Arnold et de Mudge. les premiers lui semblèrent les plus parfaits, et à cette occasion Earnshaw reçut du Parlement un encouragement de 3, 000 livres sterling (près de 80, 000 fr.) ; mais remarquons que les horlogers du continent ne faisaient point partie du concours, et que dès lors la décision prise par l’amirauté et par les astronomes de Greenwich, d’Oxford et de Cambridge ne pouvait pas les concerner. L’extension que M. de Zach a donnée à l’assertion ci-dessus lui appartient donc entièrement et ne repose que sur sa seule autorité. Si maintenant il veut bien me le permettre, je vais lui montrer, par des preuves authentiques, que MM. Breguet père et fils construisent à Paris des garde-temps dont la marche est plus régulière encore que celle des deux chronomètres qui valurent à Earnshaw une récompense nationale. Les lecteurs qui s’intéressent aux progrès de la navigation et des arts, j’ajouterai même à la gloire de la France, me pardonneront sans doute les détails dans lesquels je vais entrer.

La première des tables suivantes est la copie fidèle d’une note qui m’a été remise par le général anglais sir Thomas Brisbane ; je ne prévoyais pas que j’aurais l’occasion d’en faire usage. La montre a été soumise à de rudes épreuves ; car on l’a transportée plusieurs fois en poste de Valenciennes à Paris et à Cambrai, et sur plu-