Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/17

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ce temps était de pouvoir achever ses Œuvres, compléter ses recherches, vérifier des faits qu’il avait soupçonnés ou aperçus. MM. Fizeau, Léon Foucault, Jamin, Laugier, Petit, Goujon, Charles Mathieu, se sont occupés de poursuivre plusieurs des expériences qui avaient été commencées ou du moins indiquées dans leur principe par M. Arago ; je reçus aussi la mission de vérifier quelques conséquences prévues par mon vénéré maître. Ce qu’il souhaitait surtout, c’était que la mort ne vint pas le saisir avant que ses manuscrits fussent en état d’être livrés à l’impression. À cet égard, ses vœux ardents ont été satisfaits. Mais il eût voulu que cette impression fût commencée de son vivant ; déjà il s’était mis en rapport avec plusieurs éditeurs pour discuter les conditions dans lesquelles aurait lieu la publication. Il hésitait cependant à conclure un traité. Jamais il n’avait affronté sans beaucoup d’hésitation l’épreuve, selon lui redoutable, de l’impression. Il lisait et relisait ses manuscrits, les corrigeant sans cesse ; il donnait connaissance à ses amis des passages pour lesquels il redoutait la critique ; il recueillait les avis afin de les peser mûrement, et afin d’y faire droit plus tard, dit trouvait fondées les observations qui lui avaient été faites. On conçoit qu’avec de telles habitudes, il devait appréhender de remettre ses Œuvres entre les mains d’un imprimeur à une époque où, devenu presque aveugle, il ne pouvait plus surveiller lui-même leur correction typographique. Déjà, avant que sa santé fût altérée, il communiquait ses épreuves à plusieurs membres de sa famille, notamment à MM. Mathieu et Laugier, en leur demandant leurs