Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/452

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été solubles si l’on n’avait eu pour guide que les représentations pittoresques des objets ; mais en substituant à ces images, des dessins assujettis à certaines règles, toutes les relations de grandeur et de forme, entre les différentes parties d’une construction quelconque, s’obtiennent à l’aide d’opérations très-simples.

Obéissant à une sorte de géométrie naturelle, poussés par la nécessité qui, souvent, produit les mêmes effets que le génie, d’anciens architectes firent usage, dans certains cas, de ces dessins spéciaux où le constructeur peut trouver, presque à vue, les dimensions et les formes des parties dans lesquelles il se voit obligé de décomposer un édifice projeté. Ces architectes seraient les inventeurs de la géométrie descriptive, s’ils avaient fondé leurs épures sur des principes mathématiques, et généralisé la méthode ; mais, loin de là, ils affrétaient de considérer les préceptes qui leur servaient de règle comme le fruit d’une pratique aveugle. Aussi, dès qu’on les tirait des cas particuliers traités dans les plans de leurs portefeuilles, ils ne savaient plus marcher même à tâtons.

À une époque gouvernée par l’empirisme, les chefs des diverses écoles ne pouvaient être que du même avis relativement à la valeur des méthodes en usage. Il n’est pas rare de lire dans leurs traités : Je parie 10, 20 et même 100 mille livres, que mes procédés sont exacts. Il faut avouer que jamais, à l’occasion de ces défis, on ne tomba d’accord sur le choix des experts qui auraient eu à trancher le différend.

L’autorité intervint elle-même dans ces débats. Ainsi, elle défendit à l’artiste Bosse d’adopter les méthodes de