Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/95

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qu’on en tienne quelque compte dans la distribution des études de la jeunesse.

Ampère pensait être arrivé, dans sa classification, à éviter entièrement les redites ; il se flattait que désormais chaque science pourrait être étudiée sans aucune trace de cercles vicieux ; que jamais dans cette étude, on n’aurait besoin de recourir aux sciences qui figurent après sur le tableau synoptique.

Un illustre métaphysicien ne croyait cette marche méthodique complétement possible, que dans le domaine des sciences mathématiques abstraites : « Il faut, disait-il, de l’équité dans les lecteurs, et qu’ils fassent crédit pour quelque temps, s’ils veulent qu’on les satisfasse ; car il n’y a que les géomètres qui puissent toujours payer comptant. »

Ampère, suivant l’expression de Malebranche, paierait-il toujours comptant, même dans les mathématiques appliquées ? Si le temps me le permettait, je prouverais aisément, je crois, que, sur ce point, notre illustre confrère s’est fait illusion. Dans son tableau, je verrais, par exemple, l’astronomie avant la physique, et, conséquemment avant l’optique ; mais alors, dès les premières leçons d’uranographie, dès la première étude du mouvement diurne du ciel, comment le professeur expliqueraitil l’usage de la lunette, du réticule placé au foyer commun de l’objectif et de l’oculaire ? Que dirait-il, sans demander crédit, des réfractions atmosphériques qui déforment si sensiblement les orbites circulaires diurnes des étoiles ? Tous les astronomes trouveraient avec moi également peu naturel que l’hémostatique, ou la démonstra-