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LE TONNERRE.

CHAPITRE XII.
fait-il des éclairs sans tonnerre, par un ciel parfaitement serein ?

Le phénomène des éclairs sans tonnerre par un ciel parfaitement serein, est trop connu, trop généralement constaté, pour qu’il soit nécessaire d’apporter, sur ce point, le témoignage d’aucun météorologiste. Qui n’a vu, qui n’a remarqué, en effet, dans nos climats, les éclairs de chaleur ? Bergman nous apprend qu’en Suède, où ils sont aussi très-communs, les campagnards les appellent éclairs de l’orge (kornbleck), parce que d’ordinaire ils se montrent en août, quand l’orge commence à mûrir.

On s’est trompé en affirmant que les éclairs de chaleur restent toujours concentrés dans le voisinage de l’horizon. Leur lumière se développe quelquefois sur toute l’étendue du ciel visible. Cette remarque ne nous sera pas inutile, quand nous rechercherons si les éclairs de chaleur existent par eux-mêmes, ou s’ils sont seulement des éclairs réfléchis.

CHAPITRE XIII.
y a-t-il jamais des tonnerres sans éclairs ?

Sénèque assure qu’il tonne quelquefois sans qu’il éclaire, (Quest. nat., liv. ii, § 18.)

J’ai honte d’avouer que pour l’Europe je serai presque réduit à l’assertion de Sénèque. Les tonnerres sans éclairs, malgré les points de théorie dont ils peuvent fournir la