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LES CHEMINS DE FER.

des associations, ainsi que cela se pratique, au reste, de l’autre côté du détroit.

Après cette sorte de disgression dont la Chambre, nous osons l’espérer, sentira toute l’opportunité, nous reprenons la discussion des arguments présentas par M. le ministre du commerce.

Dans l’examen comparatif des travaux du gouvernement et de ceux des compagnies, l’exposé des motifs remonte beaucoup trop haut ; aussi sommes-nous peu embarrassés de cette interrogation ministérielle : « Nous demanderons quelles sont les opérations un peu vastes que les associations particulières ont pu conduire heureusement à leur terme. » Notre réponse est toute prête ; elle sera très-simple : En France, aux époques dont parle l’exposé des motifs, les compagnies n’étaient pas encore nées !

Oh ! l’objection aurait une grande force, si on avait pu l’appliquer aux contrées dans lesquelles l’esprit d’association existe depuis longtemps et a toujours reçu de l’autorité encouragement et appui. Mais, comme de raison, la France seule a été mise en scène. Par là on s’est soustrait à l’accablante énumération de routes, de chemins de fer, de ponts, de canaux, de ports, d’embarcadères, de docks, d’établissements industriels de tout genre qui, dans un pays voisin, démontrent à chaque pas que l’association est le plus énergique ressort dont les nations modernes puissent faire usage pour accroître leur bien-être, leur richesse et leur importance politique.

Sans sortir, au surplus, du cercle étroit qu’on trace autour de nous, serait-il donc bien difficile de trouver