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LES CHEMINS DE FER.

dans les départements de France, de trouver près de Paris, de trouver dans Paris même, de grands travaux commencés par l’État, sons cesse interrompus, repris, et dont l’achèvement, il y a quelques années, a été définitivement dévolu à des compagnies de capitalistes ?

Le gouvernement admet la puissance de l’industrie privée, quand ses opérations sont renfermées dans certaines limites. C’était ici ou jamais le cas de fixer ces limites par des nombres. Une pareille fixation, nous devons l’avouer, eût été quelque peu difficile ; on devait prévoir le cas où des registres de souscriptions personnelles, authentiques, seraient venus contredire les chiffres ministériels fallait-il cependant laisser la Chambre dans la complète incertitude ou la place cette phrase de l’exposé des motifs « Dans l’opinion du gouvernement, les capitaux sérieux manquent à l’industrie privée, du moment qu’une entreprise excède une somme donnée ! Ces mots, une somme donnée, seraient au besoin trop élastiques pour que nous puissions être tentés de les contester. Qui ne voit toutefois, qu’une classification des chemins, basée sur le maximum de dépense qu’ils doivent entraîner, pouvait, môme dans le système ministériel, être substituée avec avantage à celle qu’on vous présente, d’embranchements, de chemins secondaires, etc., etc. Les compagnies auraient su alors nettement à quoi s’en tenir sur les intentions de l’administration. Aujourd’hui, peuvent-elles s’y reconnaître quand on leur refuse une ligne principale évaluée 20 millions de francs, et qu’on se montre disposé à leur accorder un embranchement (celui d’Amiens à Boulogne) qui doit en coûter 40 ?