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MACHINES À VAPEUR

se serait trouvé très-éloigné de la machine, Papin aurait lié celle-ci à la pompe par l’intermédiaire d’un tuyau métallique continu, semblable aux tuyaux des usines à gaz de nos jours : « c’était, disait-il, un moyen de transporter fort loin la force des rivières. »

Dans cet état, en 1687, la machine fut présentée à la Société royale de Londres, où elle donna lieu à des difficultés dont Papin fait mention, sans dire cependant en quoi elles consistaient. (Voyez Recueil, p. 41.) Auparavant il avait essayé de faire le vide sous le piston au moyen de la poudre ; mais « nonobstant toutes les précautions qu’on y a observées, dit-il, il est toujours demeuré dans le tuyau environ la cinquième partie de l’air qu’il contient d’ordinaire, ce qui cause deux différents inconvénients : l’un est que l’on perd environ la moitié de la force qu’on devrait avoir, en sorte que l’on ne pouvait élever que 150 livres à un pied de haut, au lieu de 300 livres qu’on aurait dû élever si le tuyau avait été parfaitement vide ; l’autre inconvénient est. qu’à mesure que le piston descend, la force qui le pousse en bas diminue de plus en plus, etc. (Recueil, etc., p. 52.)

« J’ai donc tâché, ajoute-t-il, d’en venir bout d’une autre manière ; et comme l’eau a la propriété, étant par le feu changée en vapeurs, de faire ressort comme l’air, et ensuite de se recondenser si bien par le froid, qu’il ne lui reste plus aucune apparence de cette force de ressort, j’ai cru qu’il ne serait pas difficile de faire des machines dans lesquelles, par le moyen d’une chaleur médiocre et à peu de frais, l’eau ferait ce vide parfait qu’on a inutilement cherché par le moyen de la poudre à canon. »