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MACHINES À VAPEUR

Cet important paragraphe se trouve a la page 53 du Recueil imprimé à Cassel en 1695, comme extrait des Actes de Leipzig du mois d’août 1690. Il est suivi de la description du petit appareil dont Papin se servit pour essayer son invention. Le corps de pompe n’avait que 2 pouces 1/2 de diamètre et ne pesait pas 5 onces. À chaque oscillation, il élevait cependant 60 livres d’une quantité égale à celle qui mesurait l’étendue de la course descendante du piston. La vapeur disparaissait si complétement quand on ôtait le feu, que le piston dont cette vapeur avait amené le mouvement ascensionnel, « redescendait jusque tout au fond, en sorte qu’on ne saurait soupçonner qu’il y eût aucun air pour le presser au-dessous et résister a sa descente. » (Recueil, p. 55.) L’eau qui fournissait la vapeur, dans ces premiers essais, n’était pas contenue dans une chaudière séparée ; elle avait été déposée dans le corps de pompe même, sur la plaque métallique qui le bouchait par le bas. C’était cette plaque que Papin échauffait directement pour transformer l’eau en vapeur ; c’était la môme plaque qu’il refroidissait en éloignant le feu, quand il voulait opérer la condensation. Il rapporte qu’avec un feu médiocre, une minute lui suffisait, dans les expériences de 1690, « pour chasser ainsi le piston jusqu’au haut de son tuyau. » (Recueil, p. 55.) Mais dans des essais postérieurs, « il vidait les tuyaux en un quart de minute. » (Recueil, p. 61.)

Au reste, il déclare lui-même qu’en partant toujours du principe de la condensation de la vapeur par le froid, on peut arriver au but qu’il se propose « par différentes constructions faciles à imaginer. » (Voyez le Recueil, p. 53.)