Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
MACHINES À VAPEUR

La machine de Salomon de Caus, celle du marquis de Worcester, étaient de simples appareils d’épuisement. Leurs auteurs ne les avaient présentées que comme des moyens d’élever de l’eau. Tel était aussi le parti principal que Papin voulait tirer de sa machine à pression atmosphérique ; mais en même temps il avait parfaitement bien vu que le mouvement de va-et-vient du piston dans le corps de pompe pouvait recevoir d’autres applications et devenir un moteur universel. On trouvera, en effet, aux pages 58 et 59 du Recueil, et même déjà dans les Actes de Leipzig de 1690, une méthode propre à transformer ce mouvement alternatif en mouvement de rotation. Je n’insisterai pas davantage ici sur cet objet, parce que nous aurons à nous en occuper plus loin, à l’occasion des bateaux à vapeur, et je terminerai ce paragraphe relatif à Papin en présentant au lecteur les conséquences diverses qui me paraissent découler des extraits qu’il vient de lire :

Papin a imaginé la première machine à vapeur à piston ;

Papin a vu, le premier, que la vapeur aqueuse fournit un moyen simple de faire rapidement le vide dans la capacité du corps de pompe ;

Papin est le premier qui ait songé à combiner dans une même machine à feu, l’action de la force élastique de la vapeur, avec la propriété dont cette vapeur jouit et qu’il a signalée, de se condenser par refroidissement[1].

  1. MM. Stuart et Partington ont explicitement reconnu tous ces titres de Papin à la reconnaissance des mécaniciens ; mais par compensation les personnes qui liront l’Histoire des Machines à vapeur