Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/466

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
458
LES CHEMINS DE FER.

Je demande la permission de faire quelques observations sur le discours que vous venez d’entendre.

M. le ministre a établi une distinction perpétuelle entre ce qu’il appelle une expérience scientifique et une expérience industrielle. Je serais fâché que M. le ministre donnât son approbation à des expériences industrielles, s’il appelle ainsi celles qui ne sont pas éclairées par les lumières de la science.

M. le ministre n’a pas répondu a une considération sur laquelle j’avais cru devoir insister. Le système anglais est maintenant à l’essai en Angleterre sur une grande échelle ; il semble donc inutile que nous ressayions nous-mêmes : nous profiterons de la peine qu’on prend et de la dépense considérable que les expériences extraîneront. Il semblerait, au contraire, très-convenable d’essayer chez nous le système français, dont les Anglais ne s’occupent pas. Ne croyez point qu’ils le dédaignent M. Cubitt, un des hommes les plus éminents en matière de chemins de fer, s’est prononcé catégoriquement à ce sujet ; il attendait avec impatience les expériences du système français. Au lieu de cela, nous lui renverrons des essais du système Samuda, sur lequel nous n’avons rien à lui apprendre. Ces remarques sont restées sans réponse.

M. le ministre. Les Anglais opèrent sur des terrains à niveau.

M. Arago. Vous me permettrez, Monsieur le ministre, de n’être pas de votre avis sur l’importance des pentes. Vous avez insisté sur une condition qui n’est nullement nécessaire, celle de monter des pentes rapides avec une vitesse égale a celle du parcours horizontal. Cette condition, je ne pense pas que personne y tienne. Je ne crois