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LES CHEMINS DE FER.

pas qu’on fût disposé à dédaigner le chemin de fer de Saint-Germain, alors même que, dans l’ascension, on aurait gravi la colline avec une vitesse un peu atténuée. Dans tous les cas, des moyens de donner, le long des pentes, de plus grandes dimensions aux tuyaux propulseurs, ont été proposés par M. Hallette, et c’est précisément cela que vous n’essayez pas.

M. le ministre place sans cesse dans un jour secondaire l’essai de la soupape longitudinale ; c’est là au contraire toute la question. Si la soupape garde bien le vide, le chemin atmosphérique aura des avantages incontestables sur les chemins de fer ordinaires. On dédaigne le point culminant du problème.

Parmi tous les essais énumérés dans le rapport, j’avais placé la nécessité de s’assurer que, quand on marcherait à des vitesses de vingt à vingt-quatre lieues, la navette qui ouvre les deux lèvres du tube, dans le système de M. Hallette, ne s’échaufferait pas outre mesure. J’ai affirmé que cette expérience ne pourrait pas se faire sur un parcours de 1, 000 mètres. Qu’a-t-on répondu ? Rien.

Vous avez dû remarquer, Messieurs, que les deux Chambres, que les trois pouvoirs de l’État, avaient décidé que le système de M. Ballette serait essayé ; que M. le ministre n’avait nullement parlé de l’obligation qui pourrait être imposée à M. Hallette de faire à ses frais une expérience préalable. L’objection est restée sans réponse.

J’ai clairement établi, je crois, qu’on ne fait pas ce que la loi a voulu. La loi a voulu une expérience, et l’on ne fait pas d’expérience ; on exécute un chemin dans une idée préconçue qui pourrait bien ne pas réussir,