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MACHINES À VAPEUR.

par l’action du moteur ? Ainsi, comme moyen d’épuisement, la machine atmosphérique est parfaite ; ses intermittences d’action ne sont pas alors un défaut. Il n’en est pas de même du cas où cette machine est employée comme moteur. Les appareils, les outils qu’elle conduit, ont des mouvements très-rapides durant la course descendante du piston mais, pendant le mouvement ascendant, ils s’arrêtent ou ne continuent à agir qu’en vertu de la vitesse acquise. Une machine à feu qui aurait de la puissance pendant que s’exécutent les deux excursions opposées du piston, présenterait donc des avantages réels. Tel est l’objet de la machine inventée par Watt, et qu’on appelle machine à double effet.

Dans cette machine, l’atmosphère n’a plus d’action. Le corps de pompe est fermé dans le haut par un couvercle métallique, percé seulement à son centre d’une ouverture garnie d’étoupe grasse et bien serrée, h travers laquelle la tige cylindrique du piston se meut librement, sans pourtant donner passage à l’air ou à la vapeur. Le piston partage ainsi le corps de pompe en deux capacités fermées et distinctes. Quand il doit descendre, la vapeur de la chaudière arrive librement à la capacité supérieure par un tube convenablement disposé à cet effet, et pousse le piston de haut en bas comme le faisait l’atmosphère dans la machine atmosphérique. Ce mouvement n’éprouve pas d’obstacle, attendu que, pendant qu’il s’opère, le dessous du corps de pompe, mais ce dessous tout seul, est en communication avec le condenseur. Dès que le piston est entièrement descendu, les choses se trouvent complétement renversées par le simple mouve-