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MACHINES À VAPEUR.

tiers de sa course, le tiers restant sera parcouru en vertu de la vitesse acquise, et surtout par l’action que la vapeur déjà introduite alors continuera à exercer. Cette action deviendra de moins en moins forte pendant ce dernier tiers du mouvement du piston, attendu que la vapeur se dilatera graduellement, et qu’à mesure qu’elle occupera des espaces de plus en plus grands, son élasticité, comme celle de tout autre gaz, diminuera. Dès lors il n’y aura plus de vitesse nuisible vers les deux limites des excursions du piston et, ce qui est encore plus important, une moindre quantité de vapeur sera employée pour produire les mouvements désirés. Qui ne voit, en effet, que si le robinet était ouvert pendant toute la course du piston, l’injection détruirait chaque fois un volume de vapeur égal à celui du corps de pompe et d’une densité pareille à celle de la vapeur de la chaudière, tandis que si le robinet se ferme quand le piston est aux deux tiers de sa course, il entrera et il se détruira un tiers de vapeur de moins. Les mécaniciens ont cité des expériences d’après lesquelles il semblerait qu’en employant ainsi la détente de la vapeur, on peut économiser, à égalité d’effet, une quantité considérable de combustible ; aussi rangent-ils la proposition que Watt a insérée à ce sujet dans sa première patente, au nombre des plus lumineuses dont l’industrie lui soit redevable. Il ne paraît pas cependant que, dans la plupart des machines sorties des ateliers de Soho, la détente ait été employée sur une grande échelle : on n’y a eu recours que pour rendre le mouvement du piston à peu près uniforme.