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MACHINES À VAPEUR.

En parlant des machines à vapeur en général, j’ai essayé de faire la part des inventeurs proprement dite et celle des ingénieurs qui, les premiers, les ont exécutées. Si nous suivons ici la même marche, nous trouverons

Que M. Perier est le premier qui, en 1775, ait con-

    vapeur et d’avoir montré que la machine à feu pouvait être substituée aux agents mécaniques employés jusque-là dans les manufactures de toute espèce. Je n’ai qu’une seule difficulté à opposer à ces conclusions c’est que l’ouvrage de Papin, où se trouve l’idée des bateaux et celle d’un mouvement de rotation continu communiqué à une roue par une pompe à feu, a a précédé de 42 ans celui de l’ingénieur Hull.

    Un savant anglais de mes amis à qui Je faisais part verbalement des résultats contenus dans cette Notice, me dit que si je les publiais jamais, il combattrait toutes mes assertions par des passages empruntés à des auteurs français. Ce serait, ajoutait-il en riant, une guerre de guillemets. En le priant de s’expliquer davantage, je découvris que les arguments qu’il doit m’opposer seront puisés, soit dans un article biographique sur Newcomen dû à un des plus illustres physiciens de notre époque, soit dans un rapport concernant les bateaux à vapeur, rédigé par le célébra professeur de mécanique du Conservatoire et approuvé par l’Académie des sciences. Dans ces deux articles, je suis forcé de le reconnaître, les opinions des auteurs anglais sur les inventeurs de la machine à feu ont été adoptées sans réserve. L’objection a donc quelque gravité, mals elle ne me semble pas Insoluble. En ce qui concerne la Notice sur Newcomen, je remarquerai d’abord qu’elle est évidemment calquée sur l’histoire de Robison que l’écrivain distingué à qui on la doit, n’annonce nulle part qu’il ait fait à cette occasion des recherches particulières, qu’il ait consulté les sources originales. S’il avait cité Salomon de Caus, j’aurais sans doute des scrupules au sujet de l’importance qu’il m’a semblé juste d’accorder aux recherches de ce mécanicien français ; mais son nom ne se trouve pas une seule fois dans l’article biographique, quoiqu’on y lise, en toutes lettres, ceux de Worcester et de Savery. De là je crois pouvoir conclure avec certitude, que les œuvres de Salomon de Caus, et je suppose même celles de Papin, étalent inconnues à mon savant confrère ; son opinion ne saurait donc m’être opposée, car J’aurais le droit,