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1811. Fort Francoli. Autre fort détaché de Tarragone, à 200 mètres de la place.

Pris en huit jours ; du 31 mai au 7 juin.

Ces divers siégea n’offrirent d’inusité que l’acharnement, que t’ardeur qu’on montra des deux côtés. Je puis donc remarquer que des accidents assez ordinaires auraient pu encore abréger notablement la durée de la résistance, car dans une petite place tout accident acquiert beaucoup de gravité.

Voyez par exemple Almeïda. On le regarde comme la plus forte place du Portugal. C’est un hexagone bastionné, avec demi-lunes et chemins couverts. Le 26 août, jour où nos artilleurs ouvrirent le feu contre la ville, un magasin à poudre fit explosion, et le lendemain, c’est-à-dire après un seul jour de siège, Almeïda se rendit.

Ces divers exemples feront apprécier à leur juste valeur les avantages qu’on se promet des forts détachés. Si l’ennemi s’arrêtait à en faire le siège, ces bastilles retarderaient son arrivée devant l’enceinte de Paris, de neuf jours au plus, durée du siége de la citadelle de Rosas.

Les causes de cette faiblesse des petites places, je les ai déjà fait connaître en expliquant (chap. vi, p. 80) de quelle manière le grand développement de l’enceinte continue de Paris serait, pour la défense, un immense avantage. Dans une petite citadelle les faces peuvent être aisément ricochées ; la garnison et la population y sont trop faibles pour suffire, pendant le siége, à la construction de retranchements intérieurs ; les défenseurs ne savent où aller reposer leur tête. À ces causes générales