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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/172

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ment les uns les autres ; c’est que chacun néglige ce que son prédécesseur a négligé ; c’est que les collections académiques, où tant de trésors demeurent enfouis, sont très-rarement consultées.

§ 2.

En 1730, par une température atmosphérique de centigrades, Hales vit, à Teddington, près du rivage, la Tamise couverte, à sa surface, d’un lit de glace de millimètres d’épaisseur. En même temps il en existait au-dessous un second lit, plus épais, qui suivait la profondeur de la rivière, car il était adhérent au fond. Cette glace se joignait à celle de dessus, sur le rivage même ; mais elle s’en éloignait de plus en plus à mesure que, en s’avançant dans la rivière, la profondeur de l’eau augmentait. Elle était d’ailleurs moins solide que la première, et se trouvait mêlée à du sable et même à des pierres que les glaçons entraînaient quelquefois avec eux dans leur mouvement ascensionnel.

Cette observation a le défaut d’avoir été faite très-près du bord. Les personnes qui ne savent pas à quel point les terrains de toute nature transmettent imparfaitement la chaleur pourraient supposer que le froid s’était communiqué par voie de conductibilité de la terre sèche du rivage à la terre formant le lit de la rivière. Je n’ai pas besoin de discuter cette difficulté, puisqu’elle n’est pas applicable à plusieurs des cas qui vont nous occuper.

§ 3.

Voici des observations faites en France, à une date