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ASTRONOMIE POPULAIRE.

jours à la loi des sinus ; de sorte que si VI (fig. 39, p. 81) est le rayon incident, IR sera le rayon réfracté ; ce qui veut dire que le rayon lumineux, en revenant sur ses pas, suit exactement la route qu’il avait parcourue en passant du milieu rare dans le milieu dense.

Les anciens avaient connaissance de la réfraction que la lumière éprouve en passant de l’air dans l’eau ou dans le verre.

On voit une table de la valeur de ces réfractions dans le Traité d’optique de Vitellius. Une table toute pareille, qui servit peut-être à Descartes à découvrir la loi des sinus, existait déjà dans l’optique de Ptolémée, ainsi qu’on l’a constaté sur des manuscrits de l’auteur grec, retrouvés il y a quelques années seulement dans la collection de la grande bibliothèque de Paris.

On voit dans cette même Optique de Ptolémée, un passage fort clair relatif à la réfraction que les rayons lumineux des étoiles éprouvent dans l’atmosphère terrestre. L’auteur cite des observations qui rendent l’existence de cette réfraction manifeste ; il ne paraît pas toutefois qu’il en ait déterminé la valeur et qu’il s’en soit jamais servi pour corriger ses propres observations ou celles de ses prédécesseurs. Quant à la cause de la réfraction, voici comment il s’exprime : « Elle vient de la flexion du rayon visuel à son passage par la surface de séparation de l’éther et de l’air, laquelle doit être sphérique et avoir pour centre le centre de la terre. »