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ASTRONOMIE POPULAIRE.

cilla ocularia), placés l’un sur l’autre (altero alteri superposito), on voit toutes choses plus grandes et plus proches. »

La section iii chap. xxiii, renferme cet autre paragraphe :

« On fait certains verres oculaires d’une telle épaisseur (littéralement densité), que si on regarde, à travers ces verres, la lune ou un autre astre, on les juge tellement proches que leur distance ne paraît pas excéder celle des clochers (turres). »

Faut-il considérer ces paroles de Fracastor comme une indication suffisamment nette, suffisamment précise des lunettes d’approche proprement dites ? Le lecteur décidera lui-même.

Après que la découverte de la lunette fut constatée, on chercha si elle n’aurait pas été déjà décrite dans des auteurs appartenant au xvie siècle. Kepler lui-même, cet homme si peu accessible à des sentiments de jalousie, crut trouver des indices manifestes du nouvel instrument dans la Magie naturelle de Porta, Napolitain, publiée en 1590. Voici le passage sur lequel s’appuyait l’opinion du rival de Galilée : « La lentille convexe montre les objets plus grands et plus clairs. Une lentille concave, au contraire, fait voir les objets éloignés plus petits, mais distincts ; par conséquent, en les combinant ensemble on pourra voir agrandis et distincts tant les objets voisins que les objets éloignés. »

La conséquence des prémisses n’est pas aussi manifeste que l’auteur veut bien le dire, mais il nous paraît évident que Porta n’en avait pas moins indiqué la com-