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ASTRONOMIE POPULAIRE.

vant ils osaient à peine faire mention, tant elle paraissait hypothétique, etc., etc.

Les anciennes observations du ciel étoilé, malgré leurs imperfections, serviront à établir que certaines étoiles changent d’éclat.

Je laisserai cependant de côté le poëme d’Aratus, où je trouverais le vague, l’indécision, l’inexactitude de tous les écrivains de l’antiquité ou des temps modernes, qui n’ont connu les phénomènes naturels que par ouï dire, qui ne se sont jamais donné la peine de les étudier de leurs propres yeux. Je puiserai à de meilleures sources.

Eratosthènes, né 276 ans avant notre ère, disait en parlant des étoiles du Scorpion :

« Elles sont précédées par la plus belle de toutes, l’étoile brillante de la serre boréale. » Or, maintenant la serre boréale est moins brillante que la serre australe et surtout qu’Antarès.

Il y a donc eu des changements d’intensité dans la constellation du Scorpion depuis le temps d’Eratosthènes[1].

Pour résoudre la question posée en tête de ce chapitre, on avait pris, je pourrais même avouer que j’avais pris pour terme de comparaison les belles cartes célestes publiées en 1603, à Ratisbonne, par Bayer, jurisconsulte astronome célèbre, que j’ai déjà eu l’occasion de citer ;

  1. Suivant Aratus, la Lyre où brille maintenant une étoile de première grandeur, ne renfermait aucun astre remarquable. Si je n’ai pas profité de cette assertion du poète, c’est qu’elle est contredite par une déclaration formelle d’Eratosthènes.