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LIVRE IX. — DES ÉTOILES SIMPLES.

CHAPITRE XIII

le nombre des étoiles est-il infini, la lumière s’affaiblit-elle par l’interposition de certain milieu élastique comparable à l’éther qui serait compris entre les étoiles et la terre ?


Le philosophe Kant se fondait sur des considérations métaphysiques pour soutenir que l’espace est infini, et partout parsemé d’astres semblables à ceux que renferment les régions jusques auxquelles nous pouvons pénétrer avec nos puissants télescopes.

C’est d’un autre point de vue que nous allons examiner la même question.

Si le monde des étoiles est infini, comme tout nous porte à le croire, il n’y a pas une seule ligne visuelle menée de la terre vers les régions de l’espace qui ne doive rencontrer un de ces astres. Quelle que soit la petitesse de leur étendue superficielle, les étoiles produiront par leur continuité l’aspect d’une enveloppe lumineuse sans aucune partie obscure. L’intervalle compris entre deux étoiles composantes de cette sphère, placées à une certaine distance, sera rempli quelquefois par une étoile située à une distance infiniment plus grande, ce qui n’empêchera pas que sous le rapport de l’intensité les phénomènes se passeront comme si toutes les étoiles étaient attachées à une voûte sphérique et à la même distance de l’observateur. L’intensité de cette voûte serait égale partout, si toutes les étoiles composantes avaient le même éclat intrinsèque. En admettant que cet éclat soit égal à celui du soleil, supposition assez naturelle,