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ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE XXII

η d’argo


J’ai entendu souvent des lamentations portant sur ce que des phénomènes analogues à ceux de 1572 et 1604 ne se sont plus montrés depuis l’invention des lunettes, c’est-à-dire depuis qu’on a découvert les moyens de les observer minutieusement. Les regrets n’auraient plus aujourd’hui aucun fondement. Le ciel austral offre maintenant une étoile dont les variations laissent bien loin, par leurs singularités, tout ce que les astres temporaires de Tycho et de Kepler avaient présenté à ces deux grands observateurs. L’étoile dont je veux parler est η d’Argo.

J’emprunte les détails qu’on va lire à mon ami Alexandre de Humboldt.

« Dès 1677, Halley à son retour de l’île Sainte-Hélène, émettait des doutes nombreux sur la constance d’éclat des étoiles du Navire Argo ; il avait surtout en vue celles qui se trouvent sur le bouclier de la proue et sur le tillac dont Ptolémée a indiqué les grandeurs. Mais l’incertitude des désignations anciennes, les nombreuses variantes des manuscrits de l’Almageste, et surtout la difficulté d’obtenir des évaluations exactes sur l’éclat des étoiles, ne permirent point à Halley de transformer ses soupçons en certitude. En 1677, Halley rangeait η d’Argo parmi les étoiles de quatrième grandeur ; en 1751 Lacaille la trouvait déjà de deuxième grandeur. Plus tard, elle reprit son faible éclat primitif, puisque Burchell la vit de quatrième