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ASTRONOMIE POPULAIRE.

qu’elle se distingua des étoiles périodiques ; remarquons toutefois qu’on pouvait supposer, suivant les idées d’un astronome célèbre, sir John Herschel, qu’un milieu imparfaitement diaphane, qu’une sorte de nuage cosmique voyageant dans les espaces célestes, s’interposa entre Cassiopée et la Terre, et que la portion de ce nuage traversée par les rayons venant de l’étoile nouvelle, était plus épaisse en mars qu’à toutes les autres époques.

Ceux qui lisent les ouvrages de Kepler sans une attention suffisante, sans un sévère esprit de critique, s’imaginent que l’étoile nouvelle de 1604 ou du Serpentaire, présenta des phénomènes de coloration extraordinaires, les plus divers et les plus prononcés ; c’est une erreur qu’il importe de relever.

Kepler parle de teintes jaunes, safran, pourprées, rouges ; mais, puisqu’on ne les voyait qu’à travers les vapeurs de l’horizon, elles n’avaient rien de réel. À une certaine hauteur, l’étoile était blanche ; seulement elle présentait alors successivement toutes les couleurs qui jaillissent d’un diamant à facettes exposé au soleil. C’est là le caractère essentiel de la scintillation d’une étoile brillante. Sous ce rapport, l’astre nouveau du Serpentaire n’offrit donc rien qui le distinguât des étoiles périodiques ordinaires.

Les arguments à l’aide desquels j’ai essayé de prouver que l’étoile de 1572 fut sujette à des changements physiques ne pourraient donc pas être appliqués à l’étoile de 1604.