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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/566

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ASTRONOMIE POPULAIRE.

supérieures (l’éther) étaient remplies de feu. Sénèque avait dit : « Il se forme quelquefois dans le ciel des ouvertures par lesquelles on aperçoit la flamme qui en occupe le fond. » En décrivant la nébuleuse d’Orion, Huygens lui-même s’exprimait ainsi : « On dirait que la voûte céleste s’étant entrouverte dans cette partie, laisse voir par delà des régions plus lumineuses. »

Enfin, si de telles autorités, à cause de leur ancienneté, ne semblent pas établir avec assez d’évidence qu’il y a dans la lumière dont brillent les véritables nébuleuses quelque chose de caractéristique, je citerai ces paroles récentes de Sir John Herschel : « Dans toutes les nébuleuses (résolubles), l’observateur remarque (quel que soit le grossissement) des élancements stellaires, ou du moins il croit sentir qu’on les apercevrait si la vision devenait plus nette. La nébuleuse d’Orion produit une sensation toute différente, elle ne fait naître aucune idée d’étoiles. »


CHAPITRE XV

distribution de la matière phosphorescente dans les vraies nébuleuses — modifications que l’attraction y apporte avec le temps


La lumière des grandes taches laiteuses, qui constituent les vraies nébuleuses, est généralement très-faible et uniforme ; çà et là seulement, on remarque quelques espaces un peu plus brillants que le reste.

À quoi faut-il attribuer cette augmentation d’intensité en des points particuliers ? Dépend-elle d’une plus grande concentration ou d’une plus grande profondeur de la