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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/71

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LIVRE II. — NOTIONS DE MÉCANIQUE.

puisque le mouvement de l’un se communique à l’autre, et qu’il suffit qu’un seul soit en mouvement pour que tous les autres se meuvent.

Archimède, 250 ans avant J.-C., avait imaginé, pour tirer de lourds fardeaux, des machines composées comme les crics des modernes, de combinaisons de roues dentées.

Les mécaniciens demeurent d’ailleurs d’accord, que la sphère mouvante de l’illustre géomètre de Syracuse ne pouvait posséder les propriétés merveilleuses que l’antiquité lui a attribuées, qu’à la condition d’avoir été construite avec des roues dentées.

Les roues dentées jouaient, comme on l’a vu plus haut, un rôle important dans les clepsydres de Ctésibius, dont Vitruve nous a transmis la description.

Si personne ne peut dire aujourd’hui quel a été le premier inventeur des roues dentées, on sait, du moins, par les paroles d’Aristote, par les inventions d’Archimède, par les clepsydres de Ctésibius, que leur emploi dans les machines remonte à plus de 2 000 ans.

Dans les couvents, on avait, plus que partout ailleurs, besoin de subdiviser le jour et la nuit pour régler le moment des offices. Eh bien, il est constaté que, dans la riche abbaye de Cluny, l’année où saint Hugues y mourut (en 1108), le sacristain consultait les astres quand il voulait savoir s’il était l’heure de réveiller les religieux pour les offices de nuit.

On peut donc affirmer qu’en 1108, les horloges à roues dentées n’étaient pas inventées, ou que, du moins, elles étaient peu répandues.

Le sacristain de Cluny était un savant, puisqu’il recou-