Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/480

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Dans les diverses expériences qui ont préparé cette conclusion, nous avons admis que pendant ses variations de distance, le corps lumineux, qu’on observe ne change pas de constitution physique ; or, les comètes ne se trouvent pas dans ce cas. Cette difficulté est réelle ; elle nécessite quelques courtes réflexions.

Jusqu’à ces derniers temps on avait cru, assez généralement, que la matière nébuleuse cométaire se condensait graduellement, à mesure que dans sa course elliptique elle s’éloignait du Soleil. Cette condensation ne pouvait manquer de procurer à l’astre un éclat supérieur à celui qu’il aurait eu sans cela.

L’observation nous a montré cet astre s’affaiblissant peu à peu, là où la théorie fondée sur l’hypothèse d’une constitution toujours la même, indiquait une lumière constante. L’accroissement réel d’intensité qui serait résulté de la condensation supposée de la matière nébuleuse, était donc de nature à rendre plus saillant le désaccord du calcul et de l’expérience. Il devait ajouter à la force de la conclusion à laquelle ce désaccord nous a conduit. Ainsi, dans notre argumentation, nous pouvions légitimement faire abstraction du prétendu resserrement qu’éprouvait la nébulosité cométaire. Aujourd’hui il est, au contraire, prouvé qu’au lieu de se resserrer, la nébulosité se dilate à mesure qu’elle s’éloigne du Soleil. Je n’oserais donc plus, comme je le faisais anciennement dans les cours publics dont j’étais chargé, conclure, sans autre examen, de l’affaiblissement progressif de la lumière des comètes, que cette lumière est réfléchie. Il faudra désormais tenir compte de l’éparpillement que la matière nébu-