Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mètres, permet d’éloigner, de rapprocher entre eux, et de placer dans toutes les inclinaisons possibles relativement à l’horizon.

Armé de cet appareil, quand Herschel voulait observer une étoile double, il regardait l’astre avec l’œil droit par l’intermédiaire de son télescope newtonien ; en même temps l’œil gauche lui montrait à nu, c’est-à-dire en dehors de l’instrument, c’est-à-dire sans grossissement aucun, et sur le prolongement de la ligne apparente de visée de l’autre œil, les deux points lumineux du micromètre. Ces deux systèmes d’objets se projetaient l’un sur l’autre. Après quelques tâtonnements, après quelques mouvements des manivelles, il était possible de faire coïncider respectivement les deux points brillants artificiels avec les images télescopiques des deux parties de l’étoile double. Cela établi, il ne restait plus qu’à mesurer avec une règle divisée, la distance rectiligne des deux trous d’aiguille. Cette distance était évidemment, sur un rayon de trois mètres, la tangente de la distance angulaire amplifiée des deux étoiles. Divisant la valeur de cette distance angulaire amplifiée, tirée des tables trigonométriques, par le grossissement du télescope, on avait la distance angulaire réelle des deux parties de l’étoile double. L’instrument donnait également, pour l’heure de l’observation, l’angle que la ligne menée d’une étoile à l’autre formait avec la verticale ou avec l’horizon.

Chacun concevra que l’usage du micromètre à lampe n’est pas borné à l’observation des étoiles doubles : il peut être étendu avec la même facilité à la mesure des diamètres apparents, réels ou factices, des planètes, des