Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/92

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deux images tangentes de l’objet qu’il observe ; il divise ensuite l’angle séparatif de ce prisme par le grossissement de la lunette. Quelquefois, un des prismes n’ayant pas assez séparé les images, le suivant les séparera trop. On n’aura donc que deux limites pour le diamètre cherché : ce sera leur moyenne qu’il faudra adopter. Voyons à combien se montera l’incertitude.

Avec des prismes se succédant par quinzaines de secondes, et avec un grossissement de 200, chaque mesure ne différera de celle que le prisme précédent aurait donnée, que de ou de sept centièmes de seconde ; l’incertitude de la moyenne n’irait guère qu’à quatre centièmes de seconde, quantité entièrement négligeable.

Cette forme de micromètre oculaire à double réfraction était déjà employée depuis quelques années à l’Observatoire de Paris, lorsque j’en ai communiqué la description à l’Académie des sciences en 1847. Je ne dois pas oublier de rendre justice à l’habileté vraiment remarquable qu’un de nos meilleurs constructeurs d’instruments d’optique, M. Soleil, a déployée dans l’exécution de la longue suite de prismes, en quelque sorte microscopiques, qui sont incrustés dans les fiches du micromètre. L’habileté devait être ici et elle a été effectivement accompagnée d’une grande modération dans les prix.

Pour ceux qui trouveraient longs et minutieux les détails dans lesquels je suis entré, je dirai avec Fontenelle que ce qui n’est dans l’astronomie que de pratique et de détail se trouve être cependant d’une extrême importance. La manière d’observer, qui n’est que le fondement de la science, est elle-même une grande science.