Aller au contenu

Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

premiers chapitres de son immortel ouvrage rendent compte de tous les mouvements de sa marche. L’attraction proportionnelle aux masses, inverse aux carrés des distances, donne une solution complète des mouvements célestes de deux astres qui s’attirent l’un l’autre : chaque planète décrit avec une grande exactitude l’ellipse de Kepler autour du Soleil, qui en occupe un des foyers ; le rayon vecteur qui joint la planète au Soleil parcourt des surfaces proportionnelles au temps ; enfin le carré du temps de la révolution d’une première planète est au carré du temps de la révolution d’une seconde planète, comme le cube de la distance de la première planète au Soleil est au cube de la distance de la seconde au même astre (liv. xvi, chap. vi, t. ii, p. 219). Mais Newton ne s’est pas arrêté là. Il a donné à sa grande découverte une généralité que les lois de Kepler ne commandaient pas. Il a imaginé que les diverses planètes étaient non seulement attirées par le Soleil, mais encore qu’elles s’attiraient réciproquement. Par cette grande pensée, Newton plaça au milieu des espaces célestes des causes qui devaient inévitablement troubler une harmonie qu’on s’était trop hâté de regarder comme parfaite. Les astronomes purent voir alors du premier coup d’œil que dans aucune région du monde, voisine ou éloignée, les courbes, les lois kepleriennes ne suffiraient à la représentation exacte des phénomènes ; que les mouvements simples, réguliers, dont les imaginations anciennes s’étaient complu à doter les astres, éprouveraient des perturbations nombreuses, considérables, perpétuellement changeantes.

En effet, si au lieu de considérer l’attraction de deux