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séjour dans le cône d’ombre prouve qu’ils ne reçoivent aucune lumière de la face de Jupiter non éclairée par le Soleil, et dès lors que cette planète, contre une opinion longtemps accréditée, n’est pas phosphorescente, ce que nous aurions pu conclure de la complète obscurité des ombres projetées quelquefois sur le disque visible de Jupiter, mais avec moins de certitude, à cause de la brillante lumière dont ces ombres sont entourées.


CHAPITRE IX

historique de la découverte des satellites


La découverte des satellites de Jupiter fut un des premiers fruits de l’application des lunettes à l’étude des astres.

Le 7 janvier 1610, à Padoue, Galilée aperçut près de la planète, que le nouvel instrument avait dotée d’un disque sensible et bien tranché, trois petites étoiles ; deux étaient à l’orient, la troisième à l’occident. Le lendemain, il les vit toutes les trois à l’occident, le surlendemain on n’en voyait plus que deux et elles étaient situées à l’orient du disque de Jupiter. Tout cela ne pouvait pas être expliqué par un déplacement admissible de la planète et impliquait un mouvement propre de ces petites étoiles. Frappé de la singularité de ce résultat, Galilée redoubla d’attention ; le 13, il aperçut quatre étoiles. Bref, il constata qu’il y avait dans le firmament un astre autour duquel circulaient des planètes secondaires, comme les planètes anciennement connues circulent autour du