Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/376

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qu’une petite portion du disque est encore en dehors du cône d’ombre ; or cette portion n’est la même pour deux observateurs que dans le cas où leur vue a le même degré de sensibilité. L’éclipse réelle différera aussi d’autant plus de l’éclipse apparente que la lunette employée dans l’observation aura plus de lumière. Les deux causes que nous venons de citer doivent produire des effets inverses à l’émersion. Les résultats n’en seront indépendants que si l’on compare pour les deux lieux dont on veut déterminer la différence de longitude, un nombre précisément égal d’immersions et d’émersions des mêmes satellites.

L’idée de faire servir les configurations, et surtout les éclipses des satellites de Jupiter à la détermination des longitudes, paraît s’être présentée de très-bonne heure à Galilée ; tel fut l’objet des communications avortées qui s’établirent d’abord entre le philosophe florentin et les États de Hollande, et ensuite avec la cour d’Espagne. Pour donner à sa méthode l’exactitude à laquelle il aspirait, Galilée fit par lui-même et par ses élèves un nombre prodigieux d’observations. Renieri, religieux olivetain, en était le dépositaire. On a prétendu qu’à sa mort des agents de l’Inquisition s’en emparèrent ; mais il ne faut calomnier personne, pas même les agents de l’Inquisition. Il résulte du récit de Nelli dans la vie de Galilée, récit fondé sur une déclaration des parents de l’astronome florentin, que la spoliation du cabinet de Renieri doit être imputée à un certain chevalier Joseph-Augustin Pisano, qui avait été présent à la mort de Renieri, et dans les mains duquel se trouvèrent l’horloge et le télescope du