Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/490

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son ancien centre de mouvement, pour qu’elle soit forcée de circuler comme un satellite autour de la planète troublante. Ce que la puissance de la planète aura opéré sur une première molécule, elle le renouvellera sur une seconde, sur une troisième, etc., dès que ces molécules se trouveront dans les mêmes conditions de distance et de vitesse. Toutes les molécules qui parcouraient primitivement une même ligne droite près d’une planète, deviendront ainsi une série de satellites circulant exactement dans la même courbe. Si, originairement, ces molécules se trouvaient très-rapprochées ; si elles étaient en très-grand nombre ; si, en un mot, elles occupaient une ligne suffisamment longue, elles formeront autour de la planète, après que leur route aura été infléchie, un anneau fermé qui, vu de loin, paraîtra continu et extrêmement délié.

Ce que je viens de dire d’un premier filet rectiligne doit s’appliquer, mot à mot, à tous les autres filets plus ou moins éloignés de la planète, pourvu toutefois qu’on ne sorte pas de certaines limites de distances.

La queue d’une comète, quelle qu’en soit d’ailleurs la nature, semble pouvoir être assimilée à un faisceau de filets moléculaires analogues à ceux que nous venons de considérer. En passant près d’une grosse planète, chacun de ces filets s’infléchissant comme je viens de l’expliquer, leur ensemble doit prendre la forme d’une enveloppe annulaire sphérique ou elliptique, ayant à fort peu près son centre ou son foyer au centre même de la planète.

Nous voilà arrivés, par des déductions mathématiques, à une enveloppe annulaire, à une espèce de voûte suspendue. S’il en existait de cette espèce autour des planètes,