Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Neptune dans une courbe que l’observation et la théorie permettent aux astronomes de figurer sans aucune peine. J’ai donné dans une autre occasion (liv. xx, chap. xxvii, t. iii, p. 356) les temps que mettraient à tomber vers le Soleil les autres planètes, si elles étaient abandonnées à la seule force attractive du globe solaire. Le lecteur a vu d’ailleurs que la lumière qui se meut pourtant avec une si prodigieuse vitesse, ne met pas moins de 3 à 4 ans pour nous arriver des étoiles les plus rapprochées dont il ait été possible de déterminer la distance à notre planète (liv. ix, chap. xxxii, p. 437). Mais je reviens à des comparaisons avec des quantités dont on est plus habitué à se rendre compte.

On sait qu’un boulet de 24 parcourt tout au plus 400 mètres par seconde à sa sortie d’une bouche à feu. Cette vitesse correspond à 4 000 mètres en 10 secondes, à 6 lieues par minute, à 360 lieues par heure, à 8 640 lieues par jour, à 3 155 760 lieues par an, à 37 870 000 lieues en 12 ans. Il faudrait donc plus de 12 ans à un boulet qui conserverait toute sa vitesse initiale pour franchir les 38 millions de lieues qui mesurent la distance moyenne de la Terre au Soleil. Un semblable boulet n’emploierait pas moins de 360 années pour aller du Soleil à Neptune ; mais il arriverait de la Terre à la Lune en 11 jours.

La vitesse de la translation de la Terre autour du Soleil est de 7 lieues 6 dixièmes par seconde, c’est-à-dire 76 fois plus grande que celle du boulet de 24 ; celui-ci emploierait 29 heures pour faire le tour de l’équateur terrestre. La vitesse de rotation de notre globe est de