Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/536

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ni d’une combinaison systématique d’observations. Je rappellerai ici l’histoire de la découverte des petites planètes.

Kepler ayant remarqué un hiatus, c’est son expression, entre les orbites de Mars et de Jupiter, imagina qu’une planète devait exister entre ces deux corps du système solaire. L’hiatus devint très-manifeste lorsqu’on eut enchaîné les rayons des orbites des anciennes planètes, et même celui de l’orbite d’Uranus, par la loi empirique connue sous le nom de loi de Bode, mais qui devrait s’appeler, comme je l’ai expliqué (liv. xxv, chap. i, p. 143), la loi de Titius. Persuadés de l’existence de cette planète, intermédiaire entre Mars et Jupiter, vingt-quatre astronomes allemands s’associèrent, sous la présidence de Schrœter, pour en faire la recherche. Leurs efforts n’amenèrent aucun résultat.

Piazzi, occupé de la formation d’un catalogue d’étoiles, découvrit Cérès, à Palerme, le premier jour du xixe siècle.

Deux ans après, le 28 mars 1802, Olbers, de Brême, apercevait fortuitement Pallas, en étudiant la région du firmament où se mouvait alors Cérès.

Harding constata l’existence de Junon, pendant qu’il explorait le ciel pour y puiser les éléments de ses belles cartes.

Jusqu’ici, le hasard seul a présidé à ces intéressantes observations. La découverte de Vesta, au contraire, fut amenée par une idée d’Olbers, fort étrange, mais appuyée cependant sur des considérations assez spécieuses dont j’ai déjà donné un aperçu (liv. xxv, ch. xliv, p. 175).